Chacun dans sa vie va de l'avant. Des fois de façon butée, " c'est comme ça et pas autrement", d'autres de manière hasardeuse. Dans la vie de chacun, il y'a des hauts, des bas, des bonheurs, des malheurs, des angoisses, des craintes et des secrets.
Souvent, il y'a un conflit, en soi, un désaccord entre ce que nous aimerions faire et être naturellement, et, ce que nous sommes parce que nous nous imposons d'écouter les autres, et fréquemment nous mettons ces barrières par rapport à eux. Que vont-ils penser ? Et par cette question, on rehausse quelque peu ce lien moral comme si son importance était conforme à la vérité.
L'être, quel qu'il soit, dans la recherche de son "je suis", passe souvent par "comment je suis?" et c'est souvent dans le regard des autres qu'il trouve sa réponse. Une réponse qui se veut être bien souvent altérée par la pensée d'autrui. Si chacun cherche qui il est chez les autres, il finira par être "ce que je pense être".
Dans notre monde, et notre for intérieur, il n'y a de place que pour nous. Il faut meubler, ranger, règlementer son soi pour qu'il ne soit que notre propriété. Notre ego n'est pas une pièce ou chacun y met de sa décoration personnelle. Mon intérieur, ma conscience, n'applique que les règles que je lui apprends à exécuter. Par ce biais j'admets que je dicte ma vie parce qu'elle m'appartient et que mes agissements alors par rapports aux autres sont liés à mes choix, mes envies, mes désirs. Je ne dis pas par là que nos chemins ne peuvent coïncider, que nous ne pouvons par je ne sais quelles ondes mystérieuses s'entendre, combiner nos luttes intérieures pour y trouver "un chemin d'entente". Nos vies sont aussi faites de compromis, et des fois ils permettent aussi d'avancer dans nos directives internes exiguës. Mais il faut être correctement raciné au départ pour ne pas se laisser, soi-même, repris par des indécisions.
J'ai remarqué souvent que nous regardions les yeux de l'autre pour savoir, pas seulement ce qu'il pense de nous, mais en recherchant ce que nous sommes "nous" par rapport à "nous mêmes". Si cette femme regarde dans mes yeux pour voir si je la trouve belle, ce n'est pas seulement pour le savoir qu'elle regardera au fond de mon âme mais aussi pour se trouver belle elle-même. "S'il me trouve belle c'est que je dois être belle, oui, je suis belle" et cela recommencera autant de fois que des attentions évocatrices se proposeront à elle. A ce moment on remarquera que l'enracinement de son "ego" fluctue, il attendra une "vérité" qui n'est pas la sienne mais celle des autres puisque si dans certains regards elle perçoit l'inverse, elle pensera qu'en fait, non, elle n'est pas si belle que ça.
Il en va pour bien d'autres choses.
Je me demandais juste, certains pas sont-ils complexes parce qu'ils le sont réellement ou sont-ils complexes parce que nous les aggravons mentalement ?
Cet homme vit, il avance. Il ne recule mais parfois stagne. En tout cas, c'est l'effet qu'il m'est permis de ressentir. Il y'a, là aussi, ce qu'ils penseront, ce qu'ils "risqueront" de faire, ce qu'ils diront de ça si, lui, l'homme assiégé de questionnements, aujourd'hui, n'écoutait que sa propre personne. Il y'a un conflit important. C'est une vie qui ne peut s'emplir comme espéré, une vie qui ne peut se combler totalement, une vie qui attends désespérément la bonne occasion, le déclic, la perche, le moment opportun pour être fièrement "lui", pour être totalement "soi", pour être plus qu'une émanation de lui même, mais être la totalité de sa création, l'intégralité de son être charnel mais émotionnel et sexuel. être celui qu'il est.
Il n'y a pas de recette miracle pour vivre sans déguisements. Il faut tomber le masque car celui-ci un jour devient un boulet qui empêche d'avancer, même si on ne le remarque pas clairement, souvent on s'en rend compte quand des rêves n'arrivent plus à se réaliser.
Il faut s'armer de courage pour s'affirmer, pour n'écouter que soi, car il n'est pas égoïste de penser à soi. Il faut peut-être se dire que la plus grande preuve d'amour des autres est d'accepter l'égo de celui qui un jour s'émancipe sans retenue pour être enfin heureux et soulagé.